Le mercredi 5 juin
2013, en sortant d’un magasin de vêtements, près de la gare
Saint-Lazare à Paris, notre camarade Clément, syndicaliste à
Solidaires Etudiant-e-s et militant à l’Action Antifasciste
Paris-Banlieue a été battu à mort par des membres de l’extrême
droite radicale. La mort de notre camarade s’inscrit dans le
contexte de la progression d’un mouvement fasciste violent en
France et ailleurs en Europe. Clément est en état de mort cérébrale
des suites de ses blessures à l’hôpital de
laPitié-Salpêtrière.
Sa perte nous accable. Notre
douleur et notre colère sont encore aggravées par la certitude que
nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui, militant-e-s
antifacistes, personnes exposées à l’homophobie, au sexisme et au
racisme, auraient pu et peuvent encore en être victimes.
Aujourd’hui, toutes nos
pensées vont à sa famille, à ses proches et à ses camarades de
luttes.
Cet acte odieux est
inséparable de la multiplication des agressions racistes, homophobes
par des militants d’extrême droite ces derniers mois et de
l’installation d’un climat de haine entretenu par des discours
politiques stigmatisant qui ne sont pas l’exclusivité du Front
national et des groupuscules fascistes. À Toulouse, Andrés, un
étudiant chilien, a été victime d’une agression par une bande
fasciste qui a failli lui coûter la vie, il y a de ça un peu plus
d’un an. Dans cette même ville de Toulouse, nous constatons
également une recrudescence des intimidations, des agressions et des
violences exercées par les nervis d’extrême-droite envers des
militant-e-s engagé-e-s dans le mouvement social et envers des
personnes directement victimes des politiques racistes, sécuritaires
et homophobes.
Depuis de trop nombreuses
années, des lois et des discours racistes, homophobes, sexistes et
antisociaux ont décomplexé et banalisé les idées
d’extrême-droite.
Aujourd’hui, nos
dirigeant-e-s politiques semblent découvrir la réalité de la
violence des groupuscules fascistes, violence qui a pourtant toujours
été, pour ces groupes, la base de leurs pratiques et de leur
politique nauséabonde.
Ne tombons pas dans une
logique de récupération politique qui serait inacceptable au vu de
la situation. Certains partis politiques voient en effet en
l’assassinat de Clément un moyen de tirer leur épingle du jeu dans
un contexte de casse sociale et de stigmatisation des étranger-e-s,
des syndicalistes, des précaires etc. menées par le gouvernement et
qui ouvrent la voie aux discours réactionnaires.
Solidaires Etudiant-e-s
31 appelle à un renforcement et à un élargissement de la lutte
antifasciste pour s’organiser et agir collectivement contre les
discours, les actes et les crimes perpétrés par l’extrême-droite.
Nous participerons ainsi à toutes les mobilisations qui iront dans
ce sens, notamment à la manifestation antifasciste demain à 14h
place Arnaud Bernard, qui était prévue avant l’épisode dramatique
de mercredi. En tant qu’organisation syndicale étudiante, nous
rappelons également que le combat antifasciste est un combat
quotidien qui s’inscrit dans une lutte plus globale contre toutes les
inégalités et contre toutes les discriminations.
À la mémoire de notre
camarade Clément : ni oubli, ni pardon.
Solidaires Etudiant-e-s
31